L’implication du stress oxydatif dans les maladies cardiovasculaires est un des sujets les mieux documentés dans la littérature scientifique.
La responsabilité des LDL (cholestérol) oxydées dans la genèse de la plaque d’athérome n’est plus à démontrer. De nombreuses publications ont confirmé le rôle essentiel du stress oxydatif dans la pathogénie des maladies cardiovasculaires. En 1989 déjà, le Dr Daniel Steinberg de l’Université de San Diego (Californie, USA) a publié dans la prestigieuse revue médicale The New England Journal of Medicine (1989 ; 320(14) : 915-924) un article historique, dans lequel il explique que c’est l’oxydation des lipoprotéines de base densité (LDL) qui initie le processus d’athérosclérose, et non les LDL natives, c’est-à-dire celles qui ne sont pas oxydées.
Plus près de nous, en 2005, une équipe de recherche américaine (Nageswara R. Madamanchi et al.) de l’université de médecine de Caroline du Nord a publié un article dans Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Disease (2005 ; 25 : 29-38) qui explique que le stress oxydatif joue un rôle central dans le développement des maladies cardiovasculaires. En effet les différents facteurs de risques cardiovasculaires (tabagisme, hypertension artérielle, obésité, excès de cholestérol…) provoquent la production de radicaux libres (ROS) par les cellules de la paroi vasculaire et par les monocytes macrophages (globules blancs).
Ces radicaux libres vont oxyder le cholestérol LDL. Dans un deuxième temps, les globules blancs (macrophages) « avalent » les LDL oxydées pour les éliminer, et se transforment en cellules spumeuses (foam cells), qui vont initier la formation de la plaque d’athérome.
Ces découvertes replacent l’inflammation cellulaire au centre de la physiopathologie (Russell Ross. Atherosclerosis : An Inflammatory Disease. The New England Journal of Medicine 1999 ; 340 (2) : 115-126), en y intégrant la responsabilité des radicaux libres et du stress oxydatif.
Dans une “brief review” présentée à la session scientifique de l’American Heart Association en novembre 2OO5, et publiée en janvier 2006 dans Arterioscler Thromb Vasc Biol. (2006 ; 26 : 689-695), l’auteur (Dr Donald D. Heistad ; University of Iowa College of Medicine, USA), confirme lui aussi le rôle du stress oxydatif dans les maladies cardiovasculaires au sens large, incluant au delà de la maladie athéromateuse, l’hypertension artérielle, l’accident vasculaire cérébral, l’insuffisance cardiaque , et même le diabète.
C’est pourquoi il apparaît désormais indispensable, à la lumière de ces études dont les résultats font l’objet de publications de plus en plus nombreuses et de plus en plus légitimes, de prendre en considération le rôle prépondérant du stress oxydatif dans toutes les maladies cardiovasculaires au sens large.
Dernière mise à jour le 04/09/2009